Le Vieillard de l'Apocalypse de l'ancien portail de l'église Notre-Dame

Vieillard de l'apocalypseLa statue d’un Vieillard de l’Apocalypse constitue la pièce la plus remarquable du Musée archéologique de la Vieille Paroisse de Rochefort. Elle fut retrouvée par hasard en 1977, lors des travaux de réfection de l’église, enterrée devant le portail de l’ancienne église Notre-Dame. Le bloc en forme de claveau portant cette sculpture très bien conservée, à laquelle il ne manque qu’un morceau du genou gauche, s’insérait très probablement dans une voussure du portail occidental médiéval, écroulé ou détruit au début de l’époque moderne, durant les guerres de Religion. Le portail actuel provient en effet d’une reconstruction au cours de la première moitié du XVIIe siècle.

Lors des travaux, 19 autres claveaux, illustrés par des rinceaux, des oiseaux et de petits personnages, ont été découverts en remploi dans les murs. Ils prenaient très certainement place dans des voussures du même portail.

D’autres blocs sculptés sont exposés et faisaient vraisemblablement aussi partie du portail : un morceau très mutilé d’un autre Vieillard, quatre tailloirs sculptés de rinceaux, un autre tailloir à motifs géométriques, six morceaux de bandeaux à dessins géométriques ou floraux.

Les portails à trois, quatre voire cinq voussures richement décorées, occupant une grande partie de la façade occidentale, abondent dans les petites églises romanes du XIIe siècle de la région aux dimensions équivalentes. Qu’on songe aux églises proches, au sud de la Charente, de la Gripperie Saint-Symphorien, d’Échillais, ou au nord, de la Jarne, de Nuaillé-sur-Boutonne. On peut donc avancer qu’il en fut de même à Rochefort, d’autant que les claveaux, les bandeaux et tronçons de colonnes subsistant se prêtent à un essai d’une reconstitution.

L’ancien portail comportait donc très probablement 4 voussures.

Soulignée par un extrados sculpté en dents de scie, la voussure des Vieillards devait constituer la quatrième, la plus extérieure, comme c’est le cas au portail de l’Abbaye-aux-Dames. Peut-être au nombre de 24, voire plus de 24, ils étaient différents dans leurs attitudes et le détail de leur costume, comme c’est le cas dans tous les autres portails et comme l’indique d’ailleurs les restes d’une autre sculpture. Il ne subsiste que le bas du Vieillard depuis l’abdomen jusqu’aux pieds, la jambe droite et une partie de la cuisse gauche ; les plis du vêtement sont différents et ne retombent pas entre les jambes.

Se succédaient ensuite la voussure des oiseaux, celle d’une chaîne humaine et enfin celle de rinceaux entrelacés.

Une représentation d’un modèle abouti

Le récit imagé de l’Apocalypse a été une des sources essentielles de l’iconographie religieuse médiévale. Les 24 Vieillards qui sont témoins de cette révélation, ont donc souvent été représentés sur les portails des églises. Celui qui figurait sur celui de l’église Notre-Dame de Rochefort appartient au modèle de représentation abouti qui s’était répandu au XIIe siècle dans l’Occident chrétien.

Ce qui frappe d’emblée, c’est l’attitude hiératique du personnage, assis de face, les jambes repliées sur l’intrados , et surtout le fait qu’il brandisse de la main droite une sorte de fiole et, de la main gauche, un instrument de musique à cordes, tenu par le manche, la caisse effilée de résonance appuyée sur son épaule. C’est une vièle plutôt qu’un rebec. Peu importe au demeurant car cet instrument stylisé représente avant tout un attribut des Vieillards, tout comme le récipient surmonté d’un capuchon, ressemblant à une pyxide. La vièle renvoie en effet aux harpes et la fiole aux coupes que tiennent les 24 Vieillards dans le récit de l’Apocalypse de Jean, au moment de l’apparition de l’Agneau. Les harpes, comme celles que tiennent les saints, sont destinées à chanter la louange de Dieu, les coupes à parfums contiennent les prières des saints.

Un air de parenté existe avec les Vieillards représentés sur le portail des grandes églises proches (portail occidental de l’Abbaye-aux-Dames de Saintes, portail méridional de l’église de Varaize et surtout portail méridional de Saint-Pierre d’Aulnay). Mais si l’on devait chercher une plus grande ressemblance, on la trouverait ailleurs, à Oloron, au portail de l’église Sainte-Marie. On peut trouver ailleurs et sous une autre forme, un exemplaire de Vieillard d’une ressemblance encore plus évidente que celle existant avec les sculptures du portail de Sainte-Marie d’Oloron. Il s’agit d’une statuette en ivoire, conservée au Musée des Beaux-Arts de Lille.

Une église sur le chemin de St-Jacques ?

La présence sur le portail de l’église des Vieillards, iconographie qui jalonne les routes du pèlerinage vers St-Jacques de Compostelle, pourrait indiquer que des pèlerins passaient aussi par Rochefort.. L’embouchure de la Gironde, d’où certains s’embarquaient pour rejoindre la route littorale de Soulac à Bayonne ou traverser par mer le golfe de Gascogne, était-elle une des destinations de ce chemin ? Cette hypothèse n’exclut pas une autre traversée de la rivière à Tonnay-Charente. Les chemins menant à Saint-Jacques furent en effet multiples â– 

Pour plus de détails voir l'article d'Alain dalançon paru dans ROCCAFORTIS n° 49

Le Vieillard de l'Apocalypse (1982Ko)

Cruche à quatre anses

Mur au dessus de la vitrine 19

Provenant des ateliers de La Chapelle-des-Pots, trouvée au fond d’un puits situé à Piédemont (Port-des-Barques) et fouillé en 1990, datable du XVIIIe siècle.

Cette cruche complète, d’une contenance d’un litre, présente une pâte rosée assez dure et une glaçure verte couvrant sa partie supérieure (à l’intérieur et à l’extérieur). Elle est dotée de quatre anses (trois anses latérales, une anse sommitale), d’un large bec ponté (avec perforations multiples sur la panse) et d’un fond en bourrelet. On note des traces d’usure à l’extrémité du bec et au pied. 

Ce type de cruche était particulièrement approprié au puisage de l’eau dans un puits grâce à son anse sommitale.

Pour en savoir plus :

« Un puits près de Piédemont, commune de Port-des-Barques », par Philippe Duprat et Claude Landraud, Roccafortis 3e série, n° 7, janvier 1991, p. 14-16 (et 10 pages de planches).  

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Un puits près de Piédemont (3378Ko)

Plat décoré

Vitrine 17

Plat provenant des ateliers de La Chapelle-des-Pots, datable des XVIe-XVIIe siècles, recueilli dans le lit de la Charente à Port-Berteau.

Ce grand plat fragmentaire mais archéologiquement complet, à la pâte rosée, présente à l’intérieur une glaçure verte et brune dégradée. Le marli est orné de bâtons brisés et le fond porte un décor de masque d’applique entouré d’oves. 

Pour en savoir plus :

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

 

Écuelle à oreilles XVIIIe

 Vitrine 19

Provenant des ateliers de La Chapelle-des-Pots, recueillie dans le lit de la Charente à Port-Berteau.

Cette écuelle presque complète, à oreilles moulées, présente une pâte rosée épaisse, et une glaçure jaune à l’intérieur et sur les oreilles. Le décor intérieur est constitué de cercles ponctués bruns, et de points bruns et rouges sur les oreilles.

On trouve ce type de décor à cercles pointés sur la vaisselle commune du XVIIIe siècle en Aunis et Saintonge (écuelles, assiettes, vases, pots). Le décor moulé très empâté des oreilles et les cercles disposés de façon irrégulière indiquent une datation basse (fin du XVIIIe siècle).  

Les écuelles à oreilles sont des récipients de la vaisselle de table qui ont été utilisés du XVIe au XVIIIe siècle.

Pour en savoir plus :

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Gobelet décor de "feuilles de fougères"

Vitrine 19

Gobelet intact, provenant des ateliers de La Chapelle-des-Pots, a été recueilli dans le lit de la Charente à Port-Berteau.

Ce petit vase globulaire (hauteur : 10 cm) à pâte rosée présente une large ouverture, une anse semi-épaisse et un pied en bourrelet.  Un engobe blanc couvre la partie supérieure de la panse, avec une glaçure partielle, verte à l’intérieur, jaune à l’extérieur. Sur cet engobe on note un décor vertical en « feuilles de fougère », rouge et brun, caractéristique du milieu du XVIIIe siècle. 

Pour en savoir plus :

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Tonnelet Renaissance

 Vitrine 17 gauche 

Datable du XVIe siècle, provenant des ateliers de La Chapelle-des-Pots, trouvé dans le lit de la Charente à Port-Berteau.

Ce tonnelet incomplet à pâte blanche fine et glaçure dégradée verte, brune et blanche, repose sur un piédouche et comporte deux anses, un goulot central et une tubulure cylindrique à gorges. Le centre de la panse est décoré d’un motif géométrique à base de cercles et de points : plusieurs anneaux de cercles entourent une croix centrale, elle-même réalisée à partir de motifs circulaires. Le décor central est le point de départ de bandes rayonnantes. 

Pour en savoir plus :

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Réchauffoir

vitrine 17

Fabriqué aux ateliers de La Chapelle-des-Pots et recueilli dans le lit de la Charente à Port-Berteau, datable des XVIe-XVIIe siècles.

Ce réchauffoir à deux anses (brisées) rattachées à la base du pied, présente une pâte blanche et une glaçure irrégulière verte, brune et blanche. Six supports en forme de bouton (cinq conservés) sont soulignés de six décors d’applique très empâtés (masques). 

Dans les familles aisées ou lors des repas de fête, le réchauffoir, que l’on remplissait de braises, servait à maintenir chaud un plat sur la table.

Pour en savoir plus : Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Navette à encens

Vitrine 17 gauche

Navette à encens provenant des environs de Saint-Sornin, datable du XVIe siècle.

Destinée à contenir des graines d’encens, la navette a une forme de petite nef couverte à l’une de ses extrémités. Sur le présent exemplaire, à pâte blanche fine et glaçure verte à l’intérieur, brune et blanche à l’extérieur, le dessus porte un décor de religieuse aux bras croisés dans un manchon. Sa silhouette est soulignée par un entourage de perles. De chaque côté on distingue une fleur de lys.  

Dans la liturgie catholique, deux servants d’autels s’occupent de l’encens : le naviculaire, chargé du soin de la navette, accompagne le thuriféraire qui manie l’encensoir.

Les ateliers de La Chapelle-des-Pots ont produit des exemplaires variés de navettes entre le XVIe et le XVIIIe siècle.

Pour en savoir plus :

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

 

 

Vase funéraire (St-Georges d'Oléron)

 vitrine 17 droite

Appelé localement « pégau », provenant des ateliers de La Chapelle-des-Pots, trouvé dans un sarcophage à Saint-Georges d’Oléron le 30 septembre 1962.

Ce petit pichet ovoïde (hauteur : 11,5 cm), à bec ponté et anse rubanée, présente une pâte blanche fine et une glaçure verte mouchetée aux 2/3 supérieurs de la panse. De fines stries horizontales décorent la partie médiane de la panse. 

Dans un contexte funéraire, ce type de pichet peut servir de vase à encens. On peut le dater des XIIIe-XIVe siècles. 

Pour en savoir plus :

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Bouteille funéraire (Saint-Agnant)

 Vitrine 17 droite

Provenant d’un atelier saintongeais indéterminé, bouteille recueillie en 1965 dans la zone du cimetière médiéval du Pont à Saint-Agnant (don Pernot).

Ce petit récipient pansu, au col étroit et court, d’une forme légèrement irrégulière, présente une pâte granuleuse beige clair à dégraissant siliceux moyen, avec des stries de tournage visibles.  Il s’agit d’une bouteille à eau bénite, destinée le plus souvent à un usage funéraire, datable des XIe-XIIe siècles.

Pour en savoir plus :

«La nécropole mérovingienne et le cimetière médiéval du Pont à Saint-Agnant», par Philippe Duprat, Roccafortis, 3e série, t. III, n° 22, septembre 1998, p. 287-303.

« La nécropole mérovingienne et la voie gallo-romaine du Pont à Saint-Agnant», par Philippe Duprat, Roccafortis, 3e série, t. V, n° 32, septembre 2003, p. 199-214.

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

La nécropole mérovingienne du Pont à Saint-Agnant (4533Ko)

Bouteille funéraire (Yves)

Vitrine 17 droite

Provenant d’un atelier saintongeais indéterminé, bouteille trouvée en janvier 1972 dans une tombe en coffrage, profondément enfouie dans le cimetière de l’église paroissiale d’Yves.

Ce petit récipient (hauteur : 13 cm) à panse globulaire et à col élancé étroit, présente une pâte très granuleuse à dégraissant siliceux irrégulier, de couleur beige clair, rosée extérieurement, avec des stries de tournage nettement marquées.

Il s’agit d’une bouteille à eau bénite, destinée le plus souvent à un usage funéraire, datable des Xe-XIe siècles.

Pour en savoir plus :

« Découverte d’un sarcophage à Yves (janvier 1972)», Roccafortis 2e série, T3, n° 1, mai 1972, p. 6.

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Vase funéraire à encens

 Vitrine 17 droite

Vase provenant des ateliers de La Chapelle-des-Pots, recueilli à Soubise en avril 1985, lors de travaux sur le parvis de l’église, dans un sarcophage.

Ce petit vase globulaire (hauteur : 10 cm) à large ouverture, doté d’une anse rubanée, présente une pâte blanche fine. On note un décor brun, flammelé  à l’oxyde, sur la panse (en forme de crosse), sur l’anse (bandeau) et sur le dessus de la lèvre.  

Deux trous pratiqués après cuisson sur la panse du récipient suggèrent, en contexte funéraire, un usage de vase à encens, datable des XIIe-XIIIe siècles.

Pour en savoir plus :

« Découverte de sarcophages des XIIe et XIIIe siècles à Soubise (Chte-Mme) », par Paul David, Roccafortis, 3e série, t. I, n° 1, janvier 1988, p. 17-20.

Terres de Saintonge, L’Art de la poterie XIIe-XIXe siècle, par Jean-Yves Hugoniot, Somogy Éditions d’Art, 2002.

Découverte de sarcophages des XIIe et XIIIe siècles à Soubise (213Ko)

Bouteille funéraire

vitrine 12

Sépulture isolée découverte fortuitement et fouillée en 1995, dans la plaine de Vaucouleurs (Saint-Agnant), non loin du site monumental du Châtelet, en bordure de la D 239, probable section d’ancienne voie secondaire.

L’usage de ce type de bouteille gallo-romaine est strictement funéraire : placée en offrande près de la tête d’un squelette.

Cette petite bouteille (hauteur : 11,6 cm) présente une panse sphérique avec un fond légèrement rentrant, une encolure un peu oblique terminée par une lèvre évasée repliée sur l’intérieur et étirée en une sorte de bec verseur. Il s’agit d’un verre verdâtre soufflé à a volée et mis en forme au pontil : l’embouchure a été réchauffée, étirée et pliée. On note la présence de filandres et de très nombreuses bulles qui en rendent le toucher un peu rugueux : autant de signes d’un matériau de qualité médiocre. L’intérieur est tapissé de traces d’un dépôt marron. Toutes ces caractéristiques rattachent cette bouteille  à la forme Isings 101, le plus souvent datée du IVe siècle – ce que confirme un autre récipient trouvé à proximité immédiate, un bol Isings 96 spécifique de cette période.

Pour en savoir plus :

« Une sépulture gallo-romaine à Vaucouleurs (Saint-Agnant) », par Philippe Duprat et Jean Guénégan, Roccafortis 3e série, t. III, n° 17, janvier 1996, p. 9-11.

Une sépulture gallo-romaine à Vaucouleurs (St-Agnant) (390Ko)

Épingle à cheveux en os à décor zoomorphe

 vitrine 11

Découverte en 1999, Villa gallo-romaine Les Chapelles, Port-des-Barques (Charente-Maritime),  réf. PDB 99

Epingle à cheveux en os complète, ou peut-être retaillée : sa longueur totale atteint 11,2 cm et la pointe semble assez épaisse (les épingles à cheveux en os peuvent atteindre 12 à 15 cm). Le corps de l’épingle, long de 9,9 cm, est doté d’un renflement central (diamètre : 0,4 cm). Ce modèle à tête circulaire plate est surmonté d’un motif zoomorphe : un volatile (de type gallinacé) évoquant un coq de bruyère. Les détails de la réalisation technique sont relativement soignés : tête avec bec, crête et œil ; corps couvert de striures évoquant le plumage ; plumes de la queue mises en valeur (dressées en éventail). La jonction avec la tête de l’épingle est percée d’un trou.

Cette épingle à cheveux, qui est intacte, présente de réelles qualités dans la finesse d’exécution, malgré un usage en contexte d’habitat rural (villa): elle peut se rattacher à une variante rare du type Béal A XXI. C’est la seule épingle à motif zoomorphe répertoriée dans le Centre-Ouest.

Épingle à cheveux en os (187Ko)

Sépulture gallo-romaine

 A droite de la vitrine 11

Sépulture datable de la période gallo-romaine classique (Ier-IVe siècle), découverte à 1,30 m de profondeur dans une sablière près de Saint-Just le 23 mai 1966. 

Cette sépulture isolée est celle d’un jeune adolescent (longueur de la fosse : 1,30 m) qui gisait en décubitus dorsal, les bras le long du corps, probablement inhumé dans un coffre de bois (23 clous retrouvés – qui peuvent aussi avoir été déposés de façon rituelle). Hormis le crâne,  les ossements du squelette sont très dégradés. De part et d’autre de la tête, trois petits vases à offrandes ont été déposés : il s’agit de vases globulaires, deux intacts, de céramique commune grise, décorés à la molette, et un de céramique commune rouge (ébréché et percé avant inhumation). Un des vases de céramique grise porte sur la partie supérieure de la panse quatre graffites en forme de trident (un seul complet).

Pour en savoir plus :

« Sépulture gallo-romaine à Saint-just (Ch.-M.) », par Camille Gabet, Roccafortis 2e série, t. II, n° 2, 1967, p. 59-60.

Pilon de marbre

 

vitrine 10

Ce petit objet énigmatique a été trouvé en 1972, lors des fouilles du site monumental du Châtelet à Saint-Agnant (peut-être une villa palatiale).

L’objet, d’une hauteur de 9 cm et réalisé dans un même bloc de marbre gris de texture fine, se présente comme un tronc de cône surmonté perpendiculairement d’une partie cylindrique solidaire dont l’extrémité est brisée : l’ensemble évoque un pilon peu usé (partie inférieure) dont le manche est incomplet (partie supérieure). La particularité de cet instrument est de figurer un élément anatomique : un doigt humain, dont la première phalange évasée forme le pilon et les deux autres le manche. Le décor rainuré symbolise un doigt stylisé replié à angle droit, dont il manque l’extrémité (la phalange supportant l’ongle). Les renflements rainurés soulignent les articulations.

La petite taille de l’objet et sa finesse d’exécution plaident pour un petit outil servant à la fabrication d’une poudre en petite quantité, à usage culinaire, cosmétique ou artisanal (poudre de teinture ou de peinture). Sans être exceptionnel, ce type d’objet est assez rare : les éléments comparatifs (un exemplaire complet avec son mortier à Pompéi) coïncident avec la période d’occupation maximale du site (fin Ier-début IIe siècle).

Pour en savoir plus :

« Un pilon gallo-romain », par Philippe Duprat et Patrick Deludin, Roccafortis, 3e série, tome VII, n° 44, septembre 2009, p. 234-235. 

Pilon gallo-romain (822Ko)

Tête de statue féminine

Vitrine 10

Découverte en février 1964 dans un chai à Muron, on peut la rattacher, par sa facture classique, à l’existence de l’importante agglomération augustéenne et du Haut-Empire qu’une fouille récente (2012-2013) a mise en évidence à Muron.

Cette tête de statue féminine gallo-romaine, sculptée dans une pierre calcaire tendre, présente un aspect très érodé : la partie droite du visage est mutilée. Mais la facture d’ensemble est de qualité: la chevelure est soigneusement roulée, formant une couronne ondulante sur le front et les tempes, qui se termine par un chignon bas, avec quelques mèches libres sur la nuque. Elle pourrait représenter une divinité romaine.

Pour en savoir plus: 

« Activités de la Section d’Archéologie », Roccafortis, Bulletin de la Section Archéologie de la SGR n° 9, octobre 1964, p. 2.

Carte Archéologique de la Gaule, La Charente-Maritime 17/1, par Louis Maurin, p. 204.

Petite coupe sigillée

   vitrine 8

Petite coupe trouvée (avec quatre autres du même type) dans la villa gallo-romaine de Pépiron à Saint-Just.

Cette petite coupe de céramique sigillée (Drag. 35) est intacte. D’un diamètre de 9,2 cm, elle présente un engobe rouge brillant peu usé et un décor de feuilles d’eau à la barbotine sur la lèvre. Ce type de décor, particulièrement en vogue pendant la période flavienne, est datable des années 51 à 150. Sans être luxueuse, la vaisselle sigillée a une valeur décorative, à la différence de la vaisselle commune (grise ou rose), d’usage quotidien.

À l’envers de la coupe, on note un graffite gravé sur toute la hauteur de la panse, en grandes lettres à la gravure appuyée (II = E). On peut lire : EVRI, abréviation d’un nom qui reste énigmatique. Il s’agit d’un graffite d’appartenance (coupe d’Euri…), comme on en trouve parfois sur des objets de sites gallo-romains, même en contexte rural.

Pour en savoir plus :

« La céramique gallo-romaine recueillie à Pépiron (Charente-Maritime) », par Camille Gabet, Gallia, t. XXVII, 1969, fascicule I, p. 45-70.

« La Villa de Pépiron », par Camille Gabet, Roccafortis, 2e série, t. IV, n° 13, 1984, p. 517-540.

ILA Santons, par Louis Maurin, 1009, 36. 

Augets à sel

 Vitrine 5

Exemplaire fragmentaire provenant du site de La Petite Aiguille à Thairé (Charente-Maritime).

Ce type de récipient quadrangulaire (auget ou barquette) est façonné à la main directement à partir du bri des marais, de manière assez grossière : l’auget est un moule destiné à recueillir et à chauffer de la saumure concentrée afin d’obtenir, par remplissages successifs, un pain de sel.

Ce type de récipient est lié à la production de sel par chauffage artificiel à l’époque gauloise. L’auget ne sert qu’une fois : quand le pain est formé, on casse le moule. L’auget semble être le récipient utilisé dans les sites à sel les plus récents. 

Variable selon les sites, le mode opératoire – très schématiquement – est le suivant : raclage des croûtes de vase salée, brûlage et concassage des nodules obtenus, lessivage des fragments à l’eau douce (présence nécessaire d’un ruisseau), filtrage et élaboration d’une saumure, évaporation de la saumure par chauffage artificiel au feu de bois (divers types de fours à piliers en terre cuite), récupération des pains de sel par destruction des moules.

La production de sel était alors une des activités essentielles en bordure des zones actuelles de marais de Rochefort (au nord), du golfe de Brouage et du secteur de la Seudre (au sud), qui étaient encore recouverts par la mer à marée haute. On compte plus d’une centaine de « sites à sel », datables de la Tène (à partir du IVe siècle avant J.-C.) : ce type de production cesse peu après l’arrivée des Romains.

Pour en savoir plus :

« Le site à sel de la Petite-Aiguille », par Camille Gabet, Roccafortis 2e série, t. III, n° 2, décembre 1973, p. 39-72.

Nombreux autres articles publiés dans le bulletin de la Société de Géographie (Roccafortis) sur les sites à sel du secteur de Rochefort. Pour la fouille de référence : « Tonnay-Charente, La Challonnière », par Hélène Dartevelle, dans L’estuaire de la Charente de la Préhistoire au Moyen Âge, sous la coordination de Luc Laporte, Paris, MSH, 1998 (DAF 72).

Godets à sel

Vitrine 5

Les deux godets présentés, archéologiquement complets (bord, panse, fond), proviennent du site de La Bossette à Muron (Charente-Maritime).

Différent par sa forme de l’auget quadrangulaire, ce type de récipient cylindrique (godet) est façonné à la main directement à partir du bri des marais, de manière assez grossière : le godet est un moule destiné à recueillir et à chauffer de la saumure concentrée afin d’obtenir, par remplissages successifs, un pain de sel.

Ce type de récipient est lié à la production de sel par chauffage artificiel à l’époque gauloise. Le godet ne sert qu’une fois : quand le pain est formé, on casse le moule. Le godet semble être le récipient utilisé dans les sites à sel les plus anciens.

Variable selon les sites, le mode opératoire – très schématiquement – est le suivant : raclage des croûtes de vase salée, brûlage et concassage des nodules obtenus, lessivage des fragments à l’eau douce (présence nécessaire d’un ruisseau), filtrage et élaboration d’une saumure, évaporation de la saumure par chauffage artificiel au feu de bois (divers types de fours à piliers en terre cuite), récupération des pains de sel par destruction des moules.

La production de sel était alors une des activités essentielles en bordure des zones actuelles de marais de Rochefort (au nord), du golfe de Brouage et du secteur de la Seudre (au sud), qui étaient encore recouverts par la mer à marée haute. On compte plus d’une centaine de « sites à sel », datables de la Tène (à partir du IVe siècle avant J.-C.) : ce type de production cesse peu après l’arrivée des Romains.

Pour en savoir plus :

« Le site à sel de Brèze n° 1 », par Camille Gabet, Roccafortis 2e série, t. III, n° 8, novembre 1976, p. 255-262 (sur La Bossette : p. 255).

Nombreux autres articles publiés dans le bulletin de la Société de Géographie (Roccafortis) sur les sites à sel du secteur de Rochefort. Pour la fouille de référence :

« Tonnay-Charente, La Challonnière », par Hélène Dartevelle, dans L’estuaire de la Charente de la Préhistoire au Moyen Âge, sous la coordination de Luc Laporte, Paris, MSH, 1998 (DAF 72).

Pilier et plaque de site à sel

  Vitrine 5

 Pilier et fragment de plaque provenant du site à sel de Piédemont à Port-des-Barques (Charente-Maritime).

Ce type de pilier en T, d’une hauteur de 27 cm, est façonné à la main directement à partir du bri des marais, de manière assez grossière : associé à d’autres piliers, il soutient des plaques horizontales sur lesquelles sont disposés les récipients (godets ou augets) remplis de saumure, l’ensemble formant un système de four qui permet de chauffer la saumure afin d’obtenir des pains de sel. 

Ce type de mobilier est lié à la production de sel par chauffage artificiel à l’époque gauloise. En fonction des types de fours, d’autres sortes de piliers existent, de forme cylindrique ou tronconique, avec des extrémités plates ou à triple branche. 

 Variable selon les sites, le mode opératoire – très schématiquement – est le suivant : raclage des croûtes de vase salée, brûlage et concassage des nodules obtenus, lessivage des fragments à l’eau douce (présence nécessaire d’un ruisseau), filtrage et élaboration d’une saumure, évaporation de la saumure par chauffage artificiel au feu de bois (divers types de fours à piliers en terre cuite), récupération des pains de sel par destruction des moules.

La production de sel était alors une des activités essentielles en bordure des zones actuelles de marais de Rochefort (au nord), du golfe de Brouage et du secteur de la Seudre (au sud), qui étaient encore recouverts par la mer à marée haute. On compte plus d’une centaine de « sites à sel », datables de la Tène (à partir du IVe siècle avant J.-C.) : ce type de production cesse peu après l’arrivée des Romains.

Nombreux articles publiés dans le bulletin de la Société de Géographie (Roccafortis) sur les sites à sel du secteur de Rochefort. Pour la fouille de référence :

« Tonnay-Charente, La Challonnière », par Hélène Dartevelle, dans L’estuaire de la Charente de la Préhistoire au Moyen Âge, sous la coordination de Luc Laporte, Paris, MSH, 1998 (DAF 72).

Grand vase protohistorique

Transept sud 

Grand vase découvert en 1959 dans un fond de cabane datable du 2e âge du Fer, sur le site de Passe-Borde à Moragne.

Ce grand vase, d’une hauteur de 70 cm, reconstitué à partir de plusieurs dizaines de tessons, est archéologiquement complet. Non tourné, il présente une forme ovoïde et un large col à lèvre arrondie légèrement éversée. La pâte, d’une couleur variant entre l’ocre clair et le brun orangé, présente une texture tendre et un dégraissant varié. Il était accompagné de deux petits vases à décor peigné, dont l’un est exposé au musée de la Vieille Paroisse.

Ce type de grand vase servait à la conservation de grains dans les habitats gaulois de l’âge du Fer.

Lampe à huile chrétienne

Vitrine 11

Découverte dans la villa gallo-romaine des Chapelles à Port-des-Barques (Charente-Maritime).

Cette lampe moulée, de forme ovoïde, est constituée d’une argile finement dégraissée avec de rares inclusions de mica, à pâte rouge, avec des nuances de brun. L’extrémité brisée porte des traces de suie près du trou de mèche, témoignant de l’utilisation de la lampe. On note des éléments de décors sur le médaillon (un dauphin moulé en relief), sur le bandeau (stries moulées en creux, entourées d’une rainure), sur l’anse (incision) et sur l’arrière de la lampe (rainures et feuilles).

Cette lampe, qui appartient aux séries des lampes dites chrétiennes (rares en Poitou-Charentes), se rattache au type Ponsich IV, Dressel I (ou Leibundgut XXXVII), fabriqué au IVe siècle dans les ateliers d’Afrique du Nord, en Tunisie notamment – mais on ne peut exclure des copies localement réalisées en Gaule.
Cette datation est en cohérence avec la forte occupation paléochrétienne du site des Chapelles.

Lampe à huile (12Ko)

Plat paléochrétien

 

  Vitrine 11

Découvert dans la villa gallo-romaine des Chapelles à Port-des-Barques (Charente-Maritime), au fond du comblement d’un bassin à vocation vinicole.

Ce plat en céramique estampée, d’une ouverture de 17,5 cm, avec sa pâte grise et fine, son engobe gris foncé (inégalement réparti) et son motif décoratif réalisé au poinçon (médaillon décentré représentant une croix pattée cernée d’une inscription peu lisible, sept palmettes disposées en ordre rayonnant, guillochis), appartient à un type rare de céramique, dite Dérivée Sigillée Paléochrétienne du groupe Atlantique (DSPA), datable des Ve-VIe siècles : son aire de diffusion couvre le Grand Sud-Ouest (Aquitaine, Poitou-Charentes, Vendée).

Ce plat exceptionnel, presque complet, accompagné de mobilier de même époque, confirme l’importante occupation paléochrétienne de la villa à la fin de l’empire romain.

Plat paléochrétien (162Ko)

Vase carolingien

Vase Pépiron

Vitrine 17

Vase globulaire à deux anses, découvert dans un puits de la villa gallo-romaine de Pépiron à Saint-Just-Luzac (Charente-Maritime).

Ce vase haut de 28 cm est doté d’une lèvre carrée, accusant en surface une dépression prononcée, et possède deux petites anses symétriques (dont l’une est manquante) fixées sur le haut de la panse (peu épaisse) et sur l’extrémité de la lèvre. La pâte, très cuite, sonnante, avec un dégraissant siliceux irrégulier, présente des variations de couleur (crème à orangé). Il présente des irrégularités de façonnage: pourtant ce type de pot marque une rupture avec la céramique de tradition gallo-romaine.
Il s’agit d’un vase à suspendre au-dessus du foyer, destiné à la cuisson d’aliments, datable des VIIIe-IXe siècles. La majorité des nombreux tessons semblables recueillis dans le puits ne porte aucune trace de cuisson domestique, d’où la forte suspicion de présence d’un atelier de potier carolingien à proximité immédiate. Ce type de mobilier montre également que les sites gallo-romains, loin d’être abandonnés à la fin de l’Empire, peuvent être réoccupés jusqu’au début de la période médiévale.

Vase Pépiron (111Ko)

Sceau gaulois

Vitrine 5

Sceau gravé sur un fragment d’anse d’amphore italique de type Dressel 1A, découvert sur le site de La Couture (Muron, Charente-Maritime), agglomération protohistorique.

Les Gaulois pratiquent couramment le recyclage de l’amphore. Ce fragment d’anse a été gravé sur la tranche après polissage. Les motifs gravés en creux à la pointe sèche restent mystérieux : les lignes incisées évoquent peut-être un motif zoomorphe. On peut aussi rencontrer des décors géométriques (croix, roues, « S »…) que l’on peut associer à des ornementations de monnaies ou de fourreaux d’épées. On suppose que ces sceaux pouvaient servir à marquer des cachets de cire ou de terre crue, peut-être pour contrôler la gestion de stocks.

Ce type d’anse à cachet demeure exceptionnel dans le monde celtique : les rares exemplaires connus ont été recueillis en Poitou-Charentes (Muron, Naintré). Ils sont datables de la Tène finale (Ier-IIe siècle av. J.-C.).

sceau gaulois (60Ko)